Information sur la Pyrale du Buis
- Le 19/09/2018
- Dans Archives 2018 - semestre 2
Pyrale du buis
Cydalima perspectalis
Origine de l'information ;
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyrale_du_buis
La Pyrale du buis (Cydalima perspectalis) est une espèce de lépidoptères de la famille des Crambidae, originaire d'Extrême-Orient. Introduite accidentellement en Europe dans les années 2000, elle y est rapidement devenue invasive. Son imago (imago désigne le stade final d'un individu dont le développement se déroule en plusieurs phases) est un papillon nocturne, attiré par la lumière, qu'on peut voir tournoyer autour de réverbères, mais qu'on ne voit voler de jour que s'il a été effarouché. Sa chenille ne semble consommer que des feuilles de buis, et l'invasion de l'espèce provoque de lourds dégâts dans les populations européennes de buis, ornementales comme sauvages. L'espèce figure depuis 2008 sur la liste d'alerte de l'Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes. En France, son introduction accidentelle a été repérée en 2008 en Alsace, mais le nombre d'individus laisse penser qu'elle date de 2005 au moins. En une décennie, elle a conquis l'intégralité du pays. À l'été 2017, la Belgique fait aussi face à une invasion. Les régions de Bruxelles et des Brabants flamand et wallon sont particulièrement touchées, les buis de nombreux jardins étant ravagés par l'insecte. L'espèce aurait été introduite accidentellement dans le pays via des végétaux importés d'Asie |
Chenille : elle est reconnaissable à sa tête noire luisante et son corps vert clair, strié longitudinalement de vert foncé (couleur courgette). |
Chrysalide : la nymphe mesure 21 mm de long, d'abord de couleur principalement verte, brunissant ensuite. Elle est protégée par un cocon de feuilles et de soie.
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Adulte L'adulte a une envergure moyenne de 36 mm avec un maximum de 44 mm. Les ailes sont d'un blanc nacré, bordées d'une bande brun terne avec des irisations dorées et violacées, ce qui le différencie de toutes les espèces autochtones européennes. Une « forme brune », mélanique et plus rare, existe également, avec les ailes entièrement brunies à l'exception d'un croissant de lune blanchâtre sur le bord antérieur de l'aile supérieure.Il n'y a pas de différence extérieure marquée entre les deux sexes.
Plante-hôte Les chenilles se nourrissent exclusivement de buis, dont elles consomment les feuilles et l'écorce.
En l'absence de prédateurs, les chenilles peuvent provoquer des dégâts très importants pouvant aller jusqu'à la défoliation totale de leurs plantes-hôtes. Elles tissent des toiles autour des plants infestés et laissent sur le sol de nombreuses déjections vert foncé.
Cycles Les adultes sont exclusivement nocturnes. En Europe occidentale, l’espèce semble produire deux à trois générations par an. L'hivernage se fait sous forme de jeunes chenilles, dans des cocons de feuilles et de soie, situés à l'intérieur du feuillage des plants infestés. La première génération des papillons prend son envol en juin. La ponte des œufs en groupe se fait sur la face inférieure des feuilles. Les œufs donnent naissance aux chenilles. Les chenilles au dernier stade mesurent 35 à 40 mm de long. Elles se transforment alors en nymphes. La nymphose dure environ un mois (pendue par la queue, tête vers le bas, généralement dans un cocon tissé entre les feuilles). Les papillons en sortent deux à trois semaines après. La dernière génération passe l’hiver en l’état de jeunes chenilles logées dans des cocons. Dès mars, elles quittent leurs cocons et recommencent à s’alimenter sur les feuilles.
Prédateurs et régulateurs naturels En Europe, l'espèce se montre invasive et dévastatrice du fait de la rareté des prédateurs ou régulateurs naturels. Néanmoins une prédation par Vespa velutina (frelon asiatique) est observée dans les zones où cette dernière espèce, elle aussi importée d'Asie, s'est implantée. L'implantation de Vespa velutina se propageant à partir du sud-ouest de la France vers le nord de proche en proche, c'est dans le sud-ouest que cette prédation est la mieux observée. Vespa velutina prélève plutôt des larves au stade précoce ; cependant, en cas de raréfaction de larves directement disponibles, il est capable de cisailler leurs cachettes de feuille et soie mêlées, pour en extraire les occupants (observé sur des larves mais pas des chrysalides). |
Le moineau domestique en période de nourrissage peut consommer de manière répétée cette chenille, si le buis a été peigné ce qui casse les filaments de soie et facilite la prédation (les Ponts de Cé mai 2015). |
La mésange bleue aussi peut s'attaquer aux buis infestés pendant le nourrissage des jeunes oisillons (Saint-Nazaire-les-Eymes, Isère, mai 2015) |
Prédation par des sceliphron (Guêpe de vase) observée dans le sud de la Corrèze à l'été 2017. |
La lutte microbiologique est aujourd'hui un moyen de lutte efficace en utilisant Bacillus thuringiensis.(*) Néanmoins, les successions de générations (de 2 à 3, voire 4) au cours d'une année font que les traitements doivent être répétés, sinon le résultat final sera à nouveau la défoliation totale de l'arbuste. Une fois les chenilles éliminées (mécaniquement ou par traitement), de nouvelles feuilles apparaissent progressivement même sur des plants très affectés. Veiller cependant, en période de sécheresse, à irriguer ces plants défoliés.
Lampe halogène Une autre technique récemment éprouvée consiste à piéger les papillons à l’aide d’une simple lampe halogène (débarrassée des protections éventuelles de l’ampoule) posée sur une terrasse pendant la nuit. Les papillons viennent simplement se brûler sur la lampe. On veille à positionner la lampe avec un angle de 45 degrés pour que les papillons morts ne s’accumulent pas sur l’ampoule. Cette lutte qui parait non sélective l’est en fait à près de 100% en zone infestée : l’espèce largement dominante étant la pyrale, la concentration d’individus autour de la lampe attire d’autres pyrales et éloigne les autres espèces, du fait probablement des doses massives de phéromones émises par ce regroupement simultané de centaines d’individus. Ce dispositif simple testé en août 2018 en Ariège, en zone fortement infestée (buis défoliés totalement sur des centaines d’hectares de montagne en quelques semaines), permet la destruction de plusieurs milliers de papillons par nuit. Le pic de piégeage est constaté entre 22h30 et 1heure du matin, l’arrivée des papillons se faisant de manière exponentielle. Le dispositif peut être amélioré en dirigeant la lumière vers un parasol blanc qui forme ainsi, vu du ciel un énorme point lumineux susceptible d’attirer les individus de très loin. Compte tenu des métamorphoses quotidiennes il faut répéter le piégeage chaque soir pour ne pas laisser le temps aux papillons de s’accoupler et de pondre. En prolongeant le piégeage sur septembre on peut espérer épuiser le réservoir de larves et limiter le nombre d’individus en début d’hiver.
(*) Origine de l'information : la-lutte-biologique-avec-bacillus-thuringiensis.pdf
Nombreuses utilisations de B. thuringiensis
En France, les produits à base de Bt sont autorisés en forêt, vigne, arboriculture, maraîchage, arbres et arbustes d’ornement et en grandes cultures. En forêts, Bt est utilisé pour contrôler la processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa), la tordeuse grise du mélèze (Zeiraphera diniana), la chenille processionnaire du chêne (Thaumetopoea processionea) ou le Bombyx cul brun (Euproctis chrysorrhoea) un ravageur des forêts de chênes. En vignoble, les préparations de Bt sont homologuées pour lutter contre les vers de la grappe : Eudémis (Lobesia botrana) et Cochylis (Eupoecilia ambiguella). En arboriculture Bt est utilisé contre la teigne de l’olivier (Prays oleae) et contre le carpocapse du pommier et du poirier (Cydia pomonella). En cultures maraîchères Bt permet de contrôler plusieurs ravageurs du chou : les piérides du chou (Pieris brassicae) et de la rave (Pieris rapae) ainsi que la noctuelle du chou (Mamestra brassicae) et la teigne des crucifères (Plutella xylostella). Bt est également utilisé contre la Noctuelle ipsilon (Agrotis ipsilon) et la Noctuelle des moissons (Agrotis segetum) qui s’attaquent à un grand nombre de cultures légumières dont la carotte, le céleri, la laitue, l’oignon, la tomate, le poivron, l’aubergine, les choux et autres espèces de crucifères. Bt est également efficace contre la Noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera) et contre la mineuse de la tomate (Tuta absoluta), un lépidoptère nouvellement introduit en France. Plus récemment, il a également été utilisé pour lutter contre la pyrale du buis (Cydalima perspectalis) une espèce envahissante, arrivée récemment en France, et qui provoque des dégâts considérables sur les haies. Enfin, Bt est également largement employé dans la lutte contre les espèces de moustiques des genres Aedes et Culex, notamment le long du littoral méditerranéen.